Secteur du thermalisme

Découvrez l'interview de Claude-Eugène Bouvier, délégué général du Conseil National des Etablissements Thermaux (CNETh). Il s'exprime sur les spécificités et les enjeux de son secteur.

Quelles sont les spécificités du secteur du thermalisme ?

Tous les établissements thermaux sont agréés par le ministère de la Santé et conventionnés par l’UNCAM. La cure thermale est une démarche médicale qui fait l’objet d’une prescription, prise en charge à 65%, voire à 100% en cas d’affection longue durée (ALD). C’est important de le souligner car on confond la cure avec l’activité spa, le « thermo-ludique » qui n’a qu’une finalité récréative. Par ailleurs, notre secteur est rythmé par une activité saisonnière qui s’étend de mars à novembre.

Quels sont les enjeux formation de votre secteur ?

Tout d’abord, l’attractivité : 70% des effectifs sont en contrats saisonniers et chaque année, nous en perdons un certain nombre (en cause la situation isolée des établissements). Il y a malgré tout un certain taux de renouvellement et nous cherchons à capitaliser sur ce point pour construire une relation durable, et notamment mener à bien des parcours de formation. Nous avons des effectifs peu qualifiés qu’il est essentiel de faire monter en compétences : le devoir de professionnalisation est un autre enjeu important. Pour y remédier, nous avons créé le titre d’agent thermal qui permet d’accéder à un niveau de qualification plus élevé, plus rapidement. Nous avons par ailleurs des métiers en tension : les masseurs kinésithérapeutes (la plupart privilégient l’exercice en mode libéral) et les médecins thermaux, réticents à s’installer dans des régions reculées. Cela nous oblige à recruter à l’étranger.

 

Claude-Eugène Bouvier

 

Comment l’OPCO Santé peut vous accompagner ?

Nous avons un besoin de reconnaissance sur le titre d’agent thermal que nous tentons de faire accepter en contrat d’apprentissage. Nous comptons sur l’OPCO Santé pour faire remonter l’importance de ce titre dans notre secteur. Nous souhaitons aussi créer une formation d’aide masseur kinésithérapeute : une formation courte qui pourrait pallier la pénurie de masseurs dans la filière. Enfin, à notre initiative, nous avons mis au point une formation rigoureuse du personnel aux mesures d’hygiène dans le contexte de la crise sanitaire, et pour laquelle nous peinons à trouver des financements. L’OPCO Santé pourrait nous aider à faire valoir notre démarche qui devra être pérennisée.