SSTI

Secteur des services de santé au travail interentreprises

Découvrez l'interview croisée de Philippe Bourassin et Jean-Sébastien Barbotin, Président et Vice-président de la CPNE-FP SSTI. Ils s’expriment sur les spécificités et les enjeux de leur secteur.

Quelles sont les spécificités du service de santé au travail interentreprises (SSTI) ?

Philippe Bourassin : Comme nous travaillons aussi bien à délivrer un service de santé qu’à prévenir les risques professionnels, nous sommes profondément pluridisciplinaires. Nos corps de métier comprennent des médecins, des infirmiers, mais aussi des ergonomes, des psychologues et des toxicologues. Quelle que soit la taille du service (de petites ou grandes structures), nous devons être en mesure de proposer une offre homogène.

Quels sont vos enjeux ?

Jean-Sébastien Barbotin : Nous subissons une pénurie de médecins de santé au travail. Pour faire face, nous avons créé le métier d’infirmier santé au travail (IDEST). Conséquemment, nous avons un apport croissant d’infirmiers diplômés d’État (IDE) que nous devons former à la gestion des risques professionnels au travail. L’apprentissage pourrait être un élément de réponse.

 

P. B. : Dans le cadre du contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM), certains SSTI doivent rendre compte à l’État et à nos adhérents qui nous financent. Ce nouvel élément se traduit par la mise en place d’une acculturation aux objectifs : maîtriser, tracer et sécuriser les données de santé au travail ; adopter une approche harmonisée des pratiques professionnelles. C’est un enjeu conséquent pour notre secteur.

 

Philippe Bourassin

 

Sur quels sujets l’OPCO Santé peut-il vous accompagner ?

J.-S. B. : L’attractivité des métiers par le biais de l’apprentissage est un point essentiel, tout comme le choix des formations à rendre éligibles à cette modalité pédagogique. L’OPCO Santé pourrait nous aider en ce sens sur la formation d’IDEST.

 

P. B. : Nous devons aussi réfléchir aux projets de reconversion professionnelle, motiver et accompagner les professionnels exerçant des emplois qui évoluent ou évolueront fortement. Une cartographie des compétences est nécessaire et l’OPCO Santé pourrait nous accompagner sur ce sujet.

Quelles sont vos attentes vis-à-vis de l’OPCO Santé ?

J.-S. B. : Nous comptons sur la capacité de l’OPCO Santé à créer des synergies, à mutualiser et à mettre en place des cofinancements. Nous attendons aussi un soutien de l’Observatoire, notamment sur l’évolution des parcours avec l’incidence des nouvelles technologies ou encore sur la question des pistes de reconversion.

 

Jean-Sébastien Barbotin

 

P. B. : En 2021, le débat sur la contribution collective des SSTI et sur le moyen de rendre compte vis-à-vis des adhérents sera ouvert. Face à toutes les transformations du secteur, nous devons être en mesure de répondre efficacement et accompagner les répercussions sur l’organisation de nos métiers. L’appui de l’OPCO Santé sera indispensable.