Etude sur l'impact des nouvelles technologies pour les métiers de la branche SPSTI
Les SPSTI sont confrontés à des grands changements liés à des mutations qui transforment les structures :
Nouvelles normes et certifications
La certification des SPSTI impose de nouvelles exigences, notamment en matière d'interopérabilité des systèmes d'information et d'utilisation de l'Identifiant National de Santé (INS). Cette transformation vise à améliorer la qualité des services et à adopter une approche plus centrée sur la santé globale des travailleurs. Prometteuse, cette évolution pose des défis d'adaptation, avec seulement 9% des salariés suivis disposant actuellement d'une identité nationale de santé qualifiée.
Essor des outils numériques
L'intégration de nouveaux logiciels métiers est essentielle pour les SPSTI afin de se conformer aux exigences de la certification, avec des fonctionnalités variées telles que la gestion des dossiers médicaux, la planification des visites et le suivi des actions en milieu de travail. Bien que la numérisation des dossiers soit avancée et que plusieurs SPSTI utilisent déjà des portails et outils numériques, leur adoption reste inégale, nécessitant une mobilisation interne et de la sensibilisation.
Gestion des données
Les nouvelles technologies permettent de nouvelles utilisations des données, mais posent des questions sur la protection (RGPD et cybersécurité) et l'archivage. Des efforts restent à faire pour sensibiliser et adopter de bonnes pratiques. La collecte et l'analyse de données permettent un suivi plus précis des activités et pourraient aider dans les recherches épidémiologiques. L'intelligence artificielle, encore peu familière pour beaucoup, est considérée comme une technologie prometteuse.
Transformation des pratiques professionnelles
L’étude montre que l’arrivée des nouvelles technologies a eu un effet transversal sur l’ensemble des activités exercées à l’échelle des structures, de l’organisation du travail et des métiers.
Pour les structures :
- La redéfinition des équipes et des pôles d'activité, avec la création d’équipe informatique / data.
- La consolidation des activités « qualité des services » devenues incontournables et pourtant encore manquantes au sein des structures.
- Le renforcement des fonctions de management pour mieux accompagner la mise en place et le respect des procédures internes, faciliter l'appropriation des outils, répartir les tâches, et décloisonner les équipes.
Pour les activités, les métiers et les compétences :
- Les évolutions les plus impactantes pour les professionnels des SPSTI concernent l’activité de suivi de l’état de santé des travailleurs notamment au travers de la réalisation des visites médicale et de la création et mise à jour des dossiers médicaux.
Pour l’organisation du travail :
- Une coopération renforcée entre professionnels pour certaines activités comme le suivi de l'état de santé des travailleurs, la préparation des visites, la veille sanitaire…
- La structuration de l’activité de planification via des outils dédiés
- La circulation et la centralisation des informations sont redéfinies par le digital.
- De manière transversale à tous les métiers des SPSTI, on observe un phénomène d’hybridation avec la multiplication des compétences, des tâches voire des expertises requises pour exercer la plupart des métiers.
D’autres évolutions en devenir apparaissent :
- Les actions en milieu de travail avec l’information, la sensibilisation des salariés et employeurs, la retranscription, la rédaction des fiches entreprises ainsi que la prise des rendez-vous.
- Les activités d’études et de veille sanitaire notamment avec la mise en place des rapports d’activité et remontée des indicateurs d’évaluation.
Des compétences nouvelles à acquérir ou à renforcer
Les évolutions des activités en lien avec l’arrivée des NTIC entraîneront des conséquences principalement sur les compétences transversales et les compétences relationnelles et dans une moindre mesure au niveau des compétences métiers.
Compétences numériques et data : maîtrise des outils numériques et des logiciels métiers, mise en place d’une démarche de planification à partir de données, capacité à saisir, extraire et analyser des données.
Compétences en communication : Avec la mise en place d’une communication dématérialisée et désintermédiée auprès des adhérents et des salariés, la maîtrise des fondamentaux en matière de communication écrite et orale, de la communication numérique ainsi que des outils de communication en ligne.
Compétences réglementaires : connaissance du cadre réglementaire relatif à l'Identifiant National de Santé (INS), maîtrise des enjeux d'interopérabilité entre les dossiers médicaux, et des enjeux liés au Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD).
La qualité : la maîtrise et l’application des principes fondamentaux des thésaurus partagés ainsi que des règles en matière de cybersécurité.
Compétences relationnelles : le sens de la pédagogique, l’écoute active ou encore la maîtrise des principes fondamentaux en matière de gestion des conflits seront indispensables pour les métiers d’IPRP, d’IST, de secrétaires médicaux, d’AEP ou d’AST pour accompagner de manière individualisée les salariés et les adhérents sur les portails numériques.
Ce qu’il faut retenir des enjeux et les opportunités de cette évolution
Cette transformation numérique présente des défis pour les SPSTI…
Il y a de forts enjeux autour de la conservation du sens du travail face à la numérisation croissante mais aussi de la fidélisation des salariés en les accompagnant dans cette transition. Il est crucial d'ajuster les organisations du travail pour optimiser l'utilisation des outils numériques et positionner les données comme un outil stratégique, tout en maintenant l'humain au cœur de l'activité.
… et de nombreuses opportunités
Le numérique permet une meilleure gestion des dossiers individuels pour le suivi des salariés, simplifie les démarches pour les adhérents via des portails en ligne, et permet de définir une offre de services personnalisée adaptée à leurs besoins. Elle contribue également à l'amélioration des connaissances en santé au travail en intégrant les données recueillies dans des travaux d'épidémiologie.
Les actions pour répondre à ces enjeux
Dans un contexte reconfiguré, des inquiétudes peuvent émerger concernant l'utilisation des outils numériques, le périmètre des activités réalisées, leurs modalités, le risque de perte de lien avec les salariés suivis et les entreprises ainsi que le traitement des données.
Pour répondre à ces enjeux identifiés dans le diagnostic, plusieurs actions concrètes seront mises en œuvre :
- Un webinar : destiné à présenter les résultats de l’étude et à informer les adhérents.
- Cinq ateliers en présentiel : conçus pour accompagner les adhérents dans l’appropriation de ces enjeux et leur permettre d’identifier des solutions adaptées, notamment en matière de formation.